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La polémique sur Roman Polanski et la sortie de son film "J'accuse" perdure, alors que le réalisateur est visé par de nouvelles accusations de viol. Et de nombreux rassemblements de protestation contre la sortie du film ont lieux devant les salles de cinéma, notamment par des collectifs féministes qui appellent au boycott pur et simple du film.
Par ce boycott, Chloé Madesta, co-organisatrice de l'action de blocage, entend refuser de financer la prise de parole du réalisateur ou de légitimer sa présence dans l'espace public. Du côté de l'ARP, la société civile des auteurs, réalisateurs et producteurs, Roman Polanski pourrait être suspendu prochainement de cette structure, comme le dit Pierre Jolivet, son président. Et alors que le film "J'accuse" est déprogrammé de certaines salles de cinéma, d'autres s'insurgent et crient à la censure pure et simple. C'est le cas de Stéphane Goudet, directeur du cinéma "Le Méliès" à Montreuil, qui s'inquiète que ce blocage légitime l'acte de la censure dans certaines municipalités plus extrêmes, et que les politiques se mettent à choisir quels auteurs on peut montrer au cinéma. Une polémique qui soulève la question de comment approcher les œuvres d'auteurs impliqués dans différentes affaires, et surtout peut-on ou doit-on séparer l'homme de l'artiste ? Quoiqu'il en soit, ces débats n'empêchent visiblement pas le public d'aller voir le film, en tête du Box Office français, et l'on peut même se demander s'ils ne lui font pas une certaine publicité.
Chronique : Nicolas George