Dans la nuit du 9 novembre 1989, des dizaines de milliers d’Allemands se massent le long du mur de Berlin qui divise la ville depuis 28 ans. A l’est, les postes de contrôle sont pris d’assaut par la foule qui exige de passer, sous les yeux ahuris des gardes-frontières. Vers 23h, l’affluence est telle qu’un premier point de passage est ouvert, devant les caméras de télévision du monde entier.
- « C’est un moment historique. Une des plus grandes dates depuis la fin de la deuxième guerre mondiale. »
Pendant toute la nuit et dans les jours qui suivent, à coups de pioches et de marteaux, dans l’euphorie générale, Berlinois de l’est et de l’ouest entament alors la démolition de ce mur de la honte.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l’Allemagne et sa capitale sont partagées en quatre zones d’occupation par les puissances victorieuses : la zone soviétique, la zone américaine, la zone britannique et la zone française. Mais, très vite, l’unité des vainqueurs se fissure et les relations entre les Etats-Unis et l’URSS se dégradent : c’est le début de la guerre froide.
A l’image d’un monde désormais devenu bipolaire, deux Allemagnes hostiles se font face :
A l’ouest, les puissances occidentales qui forment la République Fédérale d’Allemagne
A l’est, les Soviétiques qui créent la République Démocratique Allemande Berlin, quant à elle, est coupée en deux. Dictature communiste d’un côté, vitrine capitaliste de l’autre : la ville devient bientôt le symbole d’une guerre froide qui s’intensifie.
Dans les années 50, plus de deux millions de citoyens fuient le régime totalitaire est-allemand pour s’installer à l’ouest. Pour arrêter l’hémorragie, la RDA ferme progressivement ses frontières… jusqu’à les rendre complètement étanches.
Le 13 août 1961, au petit matin, les Berlinois découvrent avec stupeur un mur de briques et de barbelés empêchant de circuler entre l’est et l’ouest de la ville.
Dans les jours qui suivent, des hommes et des femmes tentent de s’échapper à l’ouest. Ils se faufilent entre les palissades encore en construction ou sautent des immeubles qui longent cette sordide ligne de démarcation…
Mais bientôt, les briques se transforment en béton et le mur se métamorphose en une véritable muraille de plus 3 mètres de haut, surplombée de miradors et surveillée par des milliers de soldats armés, les « vopos ».
- « Les nouveaux travaux comporteront : des barbelés, 10 mètres de terres labourées, 30 mètres de terrain nu, des barbelés, un champ de mines de 25 mètres, des barbelés, 130 mètres de terrain où toute végétation et toute construction auront été supprimées. »
Malgré les marches de protestation, les appels à la paix et les interventions politiques, les années passent et le mur demeure. Froid, impénétrable, abject. Alors on redouble d’ingéniosité pour s’échapper…
- « A chacun de ses retours de Berlin-Est, un deuxième passager était du voyage, insoupçonnable dans une voiture de cette taille. »
Inlassablement, les familles et les amants qui ont été séparés continuent de se donner rendez-vous le long de cette absurde fortification pour échanger un signe ou un regard… Ils devront attendre presque trente ans pour être enfin réunis.
En 1985, Mikhaïl Gorbatchev est élu à la tête de l’URSS et promet de réformer en profondeur le système soviétique pour le rendre plus efficace. C’est la Perestroïka.
Un vent de changement souffle sur l’URSS et les pays satellites se libèrent du joug communiste. En 1989, le rideau de fer s’effrite. La Hongrie ouvre sa frontière avec l’Autriche. Puis c’est la Tchécoslovaquie.
- « A l’inverse de la Hongrie, En Allemagne de l’est les dirigeants sont d’accord eux pour ne rien changer et cela malgré la fuite de leurs concitoyens »
- « Ce n’est pas du tout l’avis des milliers de manifestants qui, un peu partout dans le pays, demandent plus de libertés »
Le 9 novembre, tout bascule. Vers 19h, Günter Schabowski, un homme politique est-allemand, annonce que les Allemands de l’Est peuvent voyager librement… sans conditions et sans délais. La nouvelle, qui ne devait pas être annoncée aussi tôt, fait l’effet d’une bombe et se répand comme une traînée de poudre…
- « Historique : L’Allemagne de l’Est annonce ce soir l’ouverture totale de ses frontières pour les candidats à l’immigration avec la RFA et Berlin Ouest tant pour les candidats à l’exil que pour les voyages privés. En clair Fabrice le Quintrec c’est la fin du mur de Berlin qui est annoncée ce soir. »
Le mur de Berlin, symbole de la guerre froide, s’effondre entraînant avec lui la chute de l’URSS.