Akhenaton

Issu d'une famille modeste d'immigrés italiens originaires de Naples, le jeune Philippe et son frère Fabien vivent dans la banlieue phocéenne avec leur mère.
S’il est un piètre élève, le jeune Philippe semble pourtant très curieux et désireux d'apprendre. À l'âge de 8 ans, on lui offre une encyclopédie qu'il lira avec attention du début à la fin. Il se passionne pour les dinosaures puis pour l’Égypte ancienne et découvre Akhenaton, autre nom du pharaon Aménophis IV, auquel il empruntera, plus tard, son pseudonyme.

Jusqu'à ses seize ans, Philippe partagera son temps libre entre les copains, le football et ses lectures. Après un séjour dans la famille de son père installée à New York, Philippe découvre le rap. Dès lors, il choisit de faire de cette musique son métier, son art.

Ses rencontres avec Shurik'N, Kheops et Imothep, trois jeunes rappeurs, vont lui permettre de monter un groupe. En 1989, sous le nom d'IAM, ils sortent une cassette auto-produite. En 1991, paraît leur premier album "De la planète Mars" .

Incontestablement leader du groupe IAM, Akhenaton devient un interlocuteur de choix pour les médias. Il sait défendre les couleurs du rap et intervient dans les débats politiques et sociaux. Très intéressé par les religions, c'est vers l'Islam qu’il se tourne. Il se convertit, en 1993, peu avant son mariage avec Aïcha, une jeune Marocaine, et devient Abdel Hakim.

La même année, paraît le célèbre titre “ Je danse le Mia “, un énorme tube commercial. Aussitôt, les quatre marseillais s’imposent comme les figures incontournables du rap français. En octobre 1995, après une longue tournée, le groupe mettra pourtant un frein à ses activités. Akhenaton profitera de cette pause pour livrer son premier album solo, enregistré en partie à Naples. “Métèque et mat“ est une œuvre très personnelle, un retour aux sources. Ce coup d'essai se transforme rapidement en coup de maître avec 300.000 exemplaires écoulés.

Parallèlement, le Marseillais se lance dans le cinéma en produisant, avec Kheops, la bande originale de l’un des plus gros tubes de l’année 1998, Taxi. En 2000, il réalise même un long-métrage, Comme un aimant, tourné dans un quartier de Marseille. Il y fait ses débuts d’acteur et participe de nouveau à la bande-son.

Après ces quelques écarts, Akhenaton a fait son retour, en octobre 2001, avec un nouvel album solo, "Sol Invictus". Sur cet opus, Akhenaton se dévoile sous un jour nouveau, il ôte son masque et se livre avec sincérité. Dans ses textes, d’abord, remplis d’émotion, mais aussi dans le son Old School, à coups de sonorités électro, typiques de ses influences new-yorkaises.
Deuxième extrait de cet album, “J’ai vraiment pas de face“ connaît un net succès. Ces travaux personnels n'ont pas entamé son envie de poursuivre l'aventure avec IAM, car la notion de collectif est essentielle pour Akhenaton.

En 2006 sort “Soldats de fortune“ un nouvel album dense aux multiples atmosphères qui dévoile un Akhenaton libéré, encore plus ambitieux. Dix huit titres écrits et produits par l'artiste en collaboration avec des invités tels que Sako des Chiens de Paille, Psy4 De La Rime, Veust Lyricist, Faf Larage, Toko, Saïd... sans oublier IAM et un Shurik'N très présent qui dévoile des qualités de chanteur jusque là insoupçonnées.

En 2014, Akhenaton revient avec son cinquième album solo "Je suis en vie" qui a reçu le prix d'Album de musiques urbaines de l'année aux Victoires de la musique 2015. Un album qui reste fidèle au rap alternatif puisant ses racines dans le blues, le jazz et la soul. Actualités, lectures et films nourrissent son phrasé toujours plus riche. Shurik'N du groupe IAM, Faf Larage ou encore le nouveau talent américain Tyler Woods ont collaboré à l'album.


Texte réactualisé le 19 février 2015.