
Fil d'Ariane
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En 2008, une jeune inconnue débarque à Paris. Dans ses bagages : une maquette auto produite sur laquelle figure une demi-douzaine de chansons originales.
La jeune femme vient de passer sept ans à New York à bosser comme mannequin. Fatiguée de « faire le cintre », elle est décidée à tenter sa chance dans la musique. Elle insiste : elle « a fait » le mannequin, ne s’est jamais considérée comme tel. De sorte qu’elle se sent libre de tout reprendre par le début mais son répertoire est bien mince. Pourtant, avec l’aide de sa soeur Fatou, elle parvient à convaincre les programmateurs de plusieurs lieux parisiens.
Au fil des mois, du Réservoir à la Bellevilloise, au China Club, elle « grandit en public », prend confiance en elle et via internet, se répand dans la capitale, puis au delà. Et surtout, affirme un style personnel.
Sa voix un peu rauque promenant une mélancolie mise à nu sur un folk chaloupé rappelle la Tracy Chapman des débuts. Quant à sa silhouette élancée elle ravive Billie Holiday sur la scène du Café Society, une orchidée dans les cheveux. En somme, Imany conjugue sobriété et glamour.
En Juin 2008, lors d’un passage au Sentier des Halles, elle retient l’attention de Malick N’diaye, producteur d’origine sénégalaise qui a découvert l’artiste Ayo. Il l’encourage à écrire de nouvelles chansons, à multiplier les concerts. Imany assure plusieurs premières parties dont celles de N’Dambi au New Morning, de Wasis Diop à la Cigale et d’Anthony Hamilton et d’Angie Stone à l’Elysée Montmartre.
Au cours de l’été 2010, enfin prête, elle enregistre un premier album studio, auquel participent des musiciens parmi les plus renommés de Paris : les bassistes Laurent Vernerey (Hallyday, Souchon, Biolay...) et Stéphane Castry (Asa, Kezia Jones, Kassav’), le percussionniste Steve Shehan (Paul Simon, Paul Mc Cartney), le clavier Johann Dalgaard (Gaétan Roussel, Hallyday), le batteur Latabi Diouani (Angélique Kidjo, Grace, Souad Massi), la violoncelliste Valentine Duteil. L’album « Shape of a broken heart » propose 12 chansons en anglais révélant une interprète à part entière, au timbre vocal original, d’une texture sensuelle. S’y dessine le portrait intime d’une femme libre, qui fait de chaque émotion un cadeau, et le gage d’une intransigeante sincérité.
Dans cette collection d’instants captivants, elle trouve le ton et les mots pour dévoiler une vérité profonde, dire la détresse, la colère, le désir, remonter à la source, aux espoirs comme aux blessures de celle qui, avant qu’elle ne s’envole pour New York, s’appelait Nadia.
Née en France, issue d’une famille d’origine comorienne de 10 enfants, elle a passé son enfance en région parisienne où son père est pompier dans l’armée de l’air. De sa scolarité dans un établissement militaire pour jeunes filles, elle a conservé rigueur, ponctualité, capacité à être autonome, autant d’atouts qui lui ont été fort utiles par la suite.
A 17 ans elle se voyait plutôt journaliste, tout en mimant Whitney Houston devant sa glace. Mais c’est finalement la mode qui la happe, un peu par hasard, au détour d’un casting. Rapidement, elle est « bookée » par de grands noms. On l’appelle à Milan, au Cap, à New York, où elle s’installe.
A 19 ans, elle vit un rêve aux relents parfois cauchemardesques. Seule dans cette ville-monstre, évoluant dans un milieu où tout n’est qu’apparence. Mais Imany prend dans le même temps, des cours de théâtre et de chants, et en participant à des « open mics». De quoi lui ouvrir la scène de lieux prestigieux, tel le Galapagos à Brooklyn, le Bitter End à Greenwich Village, où au milieu de quelques reprises, elle présente en public sa toute première composition, I Lost My Keys.
A chaque jour un nouveau texte de chanson mais aussi des nouvelles, qu’elle espère un jour pouvoir publier. En attendant, elle propose ce qu’elle a de plus profond, de plus secret sur les 12 ballades de ce premier album à l’arôme soul folk dominant.
Elle ne s’épargne ni le réalisme renfrogné de Where Have You Been ni le romantisme teinté de nostalgie de Kisses In The Dark. Telle une chanteuse de blues, on l’y trouve orgueilleuse, luttant contre ses propres sentiments, dans You Will Never Know. Ou au contraire apaisée, rayonnante de sagesse dans Take Care, chanté en partie en Comorien. Et toujours désarmante comme sur Shape of A Broken Heart, d’où émerge cette lumière palpable.
Imany ne s’arrête plus de faire le buzz dans tout Paris... Quelques apparitions en première partie d’artistes de renom international (Angie Stone, Wasis Diop) et national (Hocus Pocus, Sly Johnson). Une présence remarquée à l’affiche de la tournée française de Ben L’Oncle Soul. De quoi nourrir la curiosité et élargir le cercle de ses admirateurs.
Ne manquait finalement à Imany qu’un disque ! Et c’est chose faite. Cinq chansons enregistrées en acoustique préfigurent un album sorti le 2 mai 2011. Grande, belle, dotée d’une voix au grain unique, Imany conjugue l’art des mélodies simples et toujours émouvantes à une présence troublante. Elle se fraie un chemin personnel où se lisent sincérité et pudeur, où se rejoignent ferveur soul et sobriété folk.
Acoustic est la première émission musicale en France à accueillir Imany. C'était en mai 2011.
Son premier album "The Shape of a Broken Heart", disque de platine, rend hommage à l'Afrique, à sa grand-mère mariée à 9 ans, et lance des foudres à un homme qui ne la comprend pas.
En 2013, la chanteuse écrit et compose la bande originale du film "Sous les jupes des filles" réalisé par Audrey Dana et sorti le 26 mai 2014.
Août 2016, cinq ans après ses débuts, sorti d'un nouvel album "The Wrong Kind of War" toujours aux frontières des nombreux styles qui ont façonné son succès. Les mélodies sont plus fortes et les textes sont plus assumés. Des chansons qui assènent quelques vérités sur l'amour, et qui montrent aussi une autre facette de sa personnalité : concernée par l'état du monde.
2017 The Wrong King of War (Deluxe)
2016 The Wrong King of War
2014 Sous les jupes des filles (bande originale)
2011 The Shape of a Broken Heart