Biographie
Le rock alternatif apparaît début des années 90. Les groupes se succèdent aux Etats-Unis : Rage Against The Machine, Nine Inch Nails, Nirvana, Sony Youth, Beastie Boys... En Europe : Therapy, Primal Scream et No One Is Innocent. Kemar, le chanteur de No One Is Innocent lance son titre phare “La peau“, un concentré d'énergie à revendre, des mots qui frappent, une attitude qui manque cruellement à la scène française de l'époque. Pendant plus de cinq ans, le groupe va mettre le feu. Adulé, haï, No One Is Innocent s'impose telle une machine de guerre sur la scène rock française. La volonté de s'exprimer avec des mots nouveaux est là, poésie urbaine qui touche tout l'Hexagone sans exception.
Après avoir renversé les plus grosses scènes d'Europe, le groupe réalise deux albums coup de poings. S'en suit une poignées de maxis dont le culte “Antipolitique “ avec les rappeurs de Timide et sans complexe et l'enregistrement d'un titre “Le poison“ avec l'Orchestre national de Barbès. Mais pourtant le groupe, épuisé, décide d'arrêter là. Kemar prend son élan en solo pour retrouver ses premières amours de Betty Davis, Tricky et Gainsbourg et sort un disque envoûtant, publié discrètement, mais qui restera une superbe pierre angulaire de sa constante évolution.
En 2003, Kemar rencontre un nouveau complice, Kmille, un jeune compositeur venu de la scène électro. Une réelle cohérence artistique anime les deux hommes. L'animal No One Is Innocent s'est mué en une nouvelle créature. En 2004, cet animal de foire sauvage est finalement relâché avec une envie de jouer décuplée et un discours plus acéré que jamais. Accompagné d'Olivier Lude (un ami de longue date connu pour son travail avec -M-) et tiré par l'enthousiasme de Kmille, le groupe prend une direction plus brute que par le passé, se rapprochant du rock écorché des Stooges.
Impressionnant de force et mélodique, le nouvel album “Gazoline“ sort en 2007 en pleine campagne présidentielle et s'avère être l'agitateur de conscience du moment : “voter nuit gravement aux sales idées“... Ainsi parle Kemar.