Biographie
Fille d’émigrants tamouls, Susheela Raman est née à Londres en 1973. A l’âge de 4 ans elle part en Australie avec ses parents. Sa mère lui enseigne les fondements de la musique carnatique - musique traditionnelle de l’Inde du Sud - qu’elle commence à jouer dès son enfance. Adolescente, elle se « rebelle » et chante du blues, du funk, du jazz et du rock, se produisant dans des clubs de Sydney.
Elle renoue quelques années plus tard avec la musique classique indienne et part en Inde du Nord prendre des leçons de musique hindoustanie. De retour au Royaume-Uni en 1997, elle trouve progressivement une troisième voie entre le répertoire traditionnel indien et la musique anglo-saxonne. Elle côtoie la scène indo-pakistanaise de Londres et décide d’incorporer des éléments indiens dans sa musique.
Elle prend des cours de chant et collabore en tant que choriste avec le groupe « Joi » des frères Samshar. Sa rencontre avec le producteur Sam Mills sera déterminante pour la suite de sa vie. Ensemble, ils mettent au point la formule magique de « Salt Rain », un premier album qui s’écoule à 200 000 exemplaires.
L’année suivante, en 2002, Susheela remporte le prix de la « Révélation de l’année » aux BBC World Music Awards. Son nouvel album, « Love Trap » est un subtil mélange entre musique classique d’Inde du Sud, musique traditionnelle d’Inde du Nord et mélodies pop-rock teintées de funk. Il comporte deux titres en anglais, « Love trap », inspirée d’une chanson éthiopienne du grand Mahmoud Ahmed et « Save Me » de Joan Armatrading.
Susheela Raman rend très attirantes des musiques dont l’intitulé pourrait pourtant intimider le néophyte : répertoire carnatique, musique hindoustanie, chant dévotionnel, mystique. Mais l’artiste n’est pas une chanteuse traditionnelle, la fusion lui est naturelle. Entre ses origines indiennes et ses jeunes années de rockeuse en Australie, Susheela l’envoûtante a su inventer une étonnante grammaire.
Crédits photo : Andrew Catlin