Les chansons de Thomas Demaere, auteur-compositeur, sont des vraies histoires, pas nécessairement des histoires vraies.
Après avoir travaillé la scène au atelier "Alors Chante!" de Montauban, il a sorti en 2013 un 1er EP qui laisse présager d'un prochain album lumineux et moderne... en 2014.
Le Bordelais a pris le temps. De la composition d'abord, en faisant mûrir mots et notes. De l'enregistrement ensuite ; deux premiers EP en un an et demi puis ce plus gros calibre, polissant les morceaux et partageant la naissance avec Gaëtan Boudy, guitariste solide, compositeur inspiré et ingénieur du son très précieux. "Il est aussi très patient avec moi", sourit Thomas. "J'essaye plein de trucs et il sait quand c'est juste."
Symbole de cette symbiose travailleuse, le titre donnant son nom à la galette, "Les stations balnéaires", au parfum cabrélien de "Hors-saison": une mélodie gagnante, un phrasé enlevé et caressant, et l'évocation de cet entre-deux littoral. Chanson atmosphérique à la fausse simplicité."J'ai poussé au clash, j'ai pris l'eau de partout": le thème rebattu de la rupture sur "Le premier matin" ne fait pas non plus dans le cliché, juste le bon pas de côté.
Thomas Demaere a la voix claire mais la plume se teinte d'ombres passionnante. Son folk de Demaere n'est pas révolutionnaire mais chaudement boisé, soigné. Le ciel est plus lourd sur cet opus, les émotions plus troubles, de ce "Jour de récolte" au "Ballet" qui clôt la mini-galette, reprise enrichie d'un titre que le chanteur avait rapidement présentée au début de sa carrière solo. Le gars est issu d'"A la source", troupe folk-trad aux deux albums à succès régional. Il voyage désormais en solitaire et patiemment bâtit son projet. On a hâte de connaître la suite: sûrement un album en passant par la case du financement participatif. En attendant, un tour dans "Les stations balnéaires": une plage presque déserte est la promesse d'un été.