
Voici un garçon parisien, né dans les beaux quartiers de Paname, qui a fait l'école militaire de Saint Cyr, n'y a pas perdu sa raie sur le côté ni un côté un peu "esthète" précieux, qu'il a d'ailleurs mûri dans des études de stylisme. Puis il a sa voix avec son phrasé étrange, un soupçon grinçante, un peu de gorge.
Il pousse le principe de la chanson d'amour, trope des hit parades à la française, dans un univers où elle n'a pas l'habitude d'aller: celui du mot bien senti, de la sonorité de phrase qui joue à rebondir au gré des rimes internes des mots et des formules. Un peu comme dans la pop anglaise en fait. Il s'amuse à décrire bien, ce qui ailleurs n'est évoqué qu'en des poncifs de vocabulaire standardisés. Il se sert de l'histoire du genre, pour la glisser sur la frontière qui sépare la variété de la "nouvelle" chanson française.
Rencontré un jour d'hiver sur les quais du Canal Saint Martin, à Paris, on découvre un Vianney affable et disert, tout de suite à l'aise. Malgré le temps changeant et la crainte de voir le ciel nous tomber sur la tête, il tombe la veste (froid ressenti - 112°C) et entame les titres qui feront le sel de notre nouvel épisode de Franche Connexion. Il ne pleut pas. Il a failli. Mais au final on n'a pas reçu une goutte. Petit miracle artistique. Joli moment de musique, armé d'une guitare petite mais tonitruante qui se fraie une brèche dans le paysage sonore parisien.