La Bronze, Maya-Inès Touam, Mario Choueiry
L'être, le paraître, les diktats sociaux, les identités... Avec l'album « Vis-moi », La Bronze répond du tac au tac aux préoccupations brûlantes du moment. À l'image de sa chanson « Haram » (ce qui est interdit en arabe) avec le rappeur MobyDick, avec qui elle était en tournée au Maroc quelques mois avant le début de la pandémie : « Tu es plus infini, Que les murs de ta famille, Haram, Tu peux te tatouer, Le nom de ton amour, Tu peux passer la nuit, Dans ses bras à lui khouya ». Dans le titre et le clip « Vis-moi », l'artiste dévoile aussi d'autres facettes de son talent. En spectacle le 2 juillet à Saguenay et le 10 juillet à Québec. La Bronze est en visio depuis Montréal (Canada).
L'exposition « Silsila, le voyage des regards » à l'Institut des cultures d'Islam à Paris (jusqu'au 31 juillet 2022), s'intéresse aux notions de transmission et de représentation à travers les oeuvres d'artistes vivant en France dont l'histoire familiale ou personnelle s'inscrit dans un parcours migratoire. « Silsila » (la chaîne en arabe) évoque les liens de la filiation qui unissent les êtres ou les événements, les liens entre passé et présent, entre ici et là-bas. Parmi les artistes exposées : Maya-Inès Touam. Avec son retable « Délices du temps », elle transpose ce format typique de l'art chrétien du XVe siècle dans le domaine profane pour retracer un parcours migratoire depuis l'Afrique sub-saharienne vers la France. Une photographie de sa série « Relever l'étoffe » figure aussi dans l'exposition « Juifs et musulmans de la France coloniale à nos jours » au musée de l'Histoire de l'immigration, à Paris. Un hommage à toutes les femmes, juives ou musulmanes, pour qui le vêtement est un marqueur d'identité.
Picasso ne s'est jamais rendu dans le monde arabe, mais ses oeuvres ont agi comme catalyseur pour des artistes en Méditerranée qui cherchaient à faire émerger un art national. Dès 1938, le manifeste « Vive l'art dégénéré » signé par les surréalistes égyptiens du groupe Art et Liberté reproduit en entête « Guernica ». Picasso est également au centre du manifeste du Groupe de Bagdad de 1951. Décrit par Apollinaire dès 1905 comme « latin moralement, arabe rythmiquement », mais surtout engagé dans la galaxie communiste, Picasso a représenté pour les avant-gardes arabes la promesse d'un art universel sans hiérarchie géographique (Orient/Occident), temporelle (passé/présent) ou stylistique (art naïf/art savant). L'exposition « Picasso et les avant-gardes arabes », dont le co-commissaire est Mario Choueiry, enseignant en histoire de l'art moderne à l'université de la Sorbonne Abu Dhabi et à l'École du Louvre, est à découvrir jusqu'au 10 juillet 2022 à l'Institut du monde arabe de Tourcoing (France).
#L'oeil de Slimane : le Musée olympique et sportif du Qatar. #Atmosphère avec les coups de coeur culturels des invités.
Invités : La Bronze, autrice, compositrice, interprète et instrumentiste maroco-canadienne (depuis Montréal) ; Maya-Inès Touam, artiste ; Mario Choueiry, enseignant en histoire de l'art moderne à l'université de la Sorbonne Abu Dhabi et à l'École du Louvre, co-commissaire de l'exposition « Picasso et les avant-gardes arabes » ; Slimane Zeghidour, éditorialiste TV5MONDE.
Présentation : Mohamed Kaci.
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